Pourquoi avoir une cave à vin ?
Le but d’une cave à vin, que cela soit une pièce dédiée ou une cave à vin de type réfrigérée, est de conserver l’ensemble de vos bouteilles dans de bonnes conditions.
Votre cave ne doit être soumise à aucune variation de température, ou de lumière.
Car les bouchons, perméables à l’air, les absorbent toutes. Pour lutter contre l’odeur de renfermé, propre à tout lieu clos, c’est simple : prévoyez une bonne aération pour permettre à l’air de circuler. Une ventilation haute et une ventilation basse feront l’affaire. Pour le reste, gare à la promiscuité : évitez d’entreposer des produits chimiques (fuel, peintures,.. ), des fruits, des légumes ou encore du fromage dans votre cave à vin.. Méfiez-vous également des chaudières à mazout et des produits d’entretien.
Le vin (le vin blanc surtout) n’aime pas la lumière. Il craint les ultraviolets qui traversent le verre et donnent au vin un goût qui rappelle celui de l’oxydation. En général, les caves, parce que souterraines, ne sont pas baignées de soleil et conviennent parfaitement au logement du vin. Pour l’éclairage, une installation électrique normale, pas trop puissante (évitez les tubes fluorescents), sera parfaite. Attention aux portes vitrées : optez plutôt pour une porte pleine. Prévoyez une peinture foncée à l’intérieur de votre cave.
Le vin n’est pas une petite nature : le 0°de M. Celsius ne lui fait pas peur. Encore plus fort, il supportera jusqu’à -5° sans plier l’échine. Mais attention, pas au-delà ! Le mal est alors irréparable, car vin gelé = vin «cassé». De plus, les bouchons risquent de sortir plus ou moins du goulot sous l’effet de l’augmentation de volume due au gel. Quand la température remontera, le vin s’écoulera et s’oxydera. Pour éviter la catastrophe, calfeutrez vos fenêtres ou soupiraux avec des paillassons, des tissus épais ou de la laine de verre, et installez un radiateur électrique équipé d’un thermostat.
Rien à craindre pour les bruits normaux et traditionnels de la vie de la maison. En revanche, méfiez-vous de la proximité du métro, de l’autoroute ou du train pour les vins qui doivent vieillir de longues années. Pour les protéger de tremblements, peu recommandables à leur repos, posez les casiers sur des patins en caoutchouc anti-vibratoires ou des plaques de liège. Les vibrations s’y casseront le nez... de plus, fixez solidement vos casiers bouteilles aux murs de votre cave. Immobilité garantie.
L’humidité a mauvaise réputation. Pourtant, jusqu’à un certain seuil (90%) l’hygrométrie ne fait aucun mal au vin. Au-delà, elle favorise le développement de certaines bactéries qui attaquent le bouchon (même s’il est recouvert de cire ou d’une capsule de surbouchage). Pour connaître le degré d’humidité qui règne dans votre cave, à savoir l’hygrométrie, vous pouvez vous procurer un appareil appelé hygromètre. Si l’hygrométrie se situe autour de 60-75%, réjouissez-vous : la perfection est atteinte. Si elle dépasse cette bonne mesure (plus de 80%), gare à vos étiquettes ! Un excès d’humidité les met vite dans un piteux état : elles se décollent et deviennent illisibles. En outre, si votre cave n’est pas assez fraîche, vous risquez de voir apparaître des moisissures et des champignons un peu partout.
Il vous faudra alors attaquer le mal à sa racine, c’est-à-dire faire baisser l’hygrométrie.
Commencez par vérifier que la ventilation de la cave s’effectue dans de bonnes conditions grâce à une aération haute et une aération basse : le courant d’air ainsi créé permettra à l’eau de s’évaporer. Etalez sur le sol une couche de mâchefer, c’est une excellente éponge à molécules d’eau, tout comme la chaux dont vous pouvez placer un sac dans un coin de la cave. Mais n’oubliez pas de changer régulièrement vos dispositifs anti-humidité, car une fois qu’ils ont fait leur travail, ils ne sont plus d’aucune utilité. Dernier recours non mécanique à votre disposition - l’absorbeur d’humidité. Efficace à 100% dans les petits espaces entièrement clos, il l’est un peu moins dans des grandes caves qui possèdent des ouvertures extérieures. A vous de juger donc s’il peut répondre à vos besoins.
Enfin, si vous voulez en finir une bonne fois pour toutes avec vos problèmes d’humidité, offrez-vous un climatiseur. C’est plus cher bien sûr, ça nécessite l’intervention de spécialistes, mais grâce à lui vous faites d’une pierre deux coups : l’humidité sera jugulée et la température maintenue stable.
Ça sent le renfermé, l’humidité se condense en été sur les étiquettes... Pourquoi ? votre cave étouffe. Pour lui remplir les poumons, offrez-lui un courant d’air pur. Attention, un léger courant d’air seulement qui ne provoquera pas de baisse de température. La meilleure solution consiste à créer une double aération : haute (au sud de préférence) et basse (au nord de préférence). Pour la ventilation haute, les caves possèdent en générale une on plusieurs ouvertures extérieures, de type soupirail. Choisissez la mieux placée (bouchez les autres si vous de les utilisez pas), équipez-la d’une grille qui permet de moduler l’entrée de l’air et le tour est joué ! S’il n’y a pas de soupirail, il vous faudra percer. Enfin, si après tous ces efforts votre cave respire toujours mal, essayez de ventiler mécaniquement, par un extracteur de cuisine par exemple, en prenant garde au bruit.
Les araignées se régaleront des affreux petits vers qui rongent les bouchons des bouteilles sans capsule. Vous éviterez ainsi à vos vins préférés une redoutable oxydation.
Par contre, mieux vaut se débarrasser des souris et autres rongeurs qui viendront grignoter les étiquettes, les cartons… Préférez pour cela l’utilisation de pièges plutôt que de produits chimiques.
Coléoptères, mites…sont également des hôtes indésirables de la cave. Un bon chaulage des murs est souvent efficace. Il faut éliminer les supports susceptibles d’abriter ces parasites (cartons, vieux bois.. ).
La chaleur, à n’en pas douter est le principal problème qui, avec l’humidité, préoccupe les détenteurs de caves naturelles. Car si le froid (à condition que le thermomètre ne descende pas au-dessous de -5°) ne cause aucun préjudice majeur au vin, il n’en va pas de même pour les bouteilles conservées longtemps (au-delà de deux ans) à plus de 20° : elles risquent de vieillir plus vite. Attention également au risque de dessèchement provoqué par la chaleur, très mauvais pour les bouchons.
Mais le pire fléau, celui auquel vous devez remédier sans délai, ce sont les écarts de température brusques et répétés. Une variation de 10° est tout à fait acceptable lorsqu’elle s’effectue en douceur, au rythme des saisons. En revanche, si cette variation est brutale et fréquente, votre vin se dilatera lors des réchauffements, passera entre le bouchon et le goulot, l’air entrera et l’oxydation s’ensuivra.
Pour savoir si votre cave subit régulièrement des écarts de températures brutaux, vous pouvez utiliser un minima/maxima de cave.
Température idéale pour une cave :10/12 degrés.
Le fond de l’air est sec ? Ennuyeux mais pas catastrophique. Cependant, si vous n’y remédiez pas, vos bouchons perdront peu à peu leur élasticité et laisseront échapper le nectar, qui au contact de l’air se transforment vite en vinaigre, Vous avez alors le choix entre acheter un humidificateur, mettre dans un coin de votre cave une bassine emplie d’eau (vous y jetterez une poignée de cendres pulvérisées ou de soude caustique pour éviter qu’elle croupisse) ou un petit tas de sable maintenu humide, ou encore arroser régulièrement le sol.
Un placard ? Choisissez-le adossé à mur extérieur, (sauf s’il est exposé au sud) et n’hésitez pas à le tapisser de panneaux pour l’isoler. S’il est situé dans la cuisine (les odeurs !) et fréquemment ouvert (la lumière !) ou près d’une source de chaleur, passez votre chemin et cherchez ailleurs. Le dessous de l’escalier ? Pourquoi pas à condition qu’il n’y ait pas de radiateur à proximité. Pensez à prévoir des rayonnages pour ranger les bouteilles et une porte pour les protéger de la lumière. Ou le garage ? Le vin apprécie sa fraîcheur et son obscurité, mais méfiez-vous des brusques baisses de température l’hiver ou des canicules estivales : les écarts, toujours les écarts ! Le grenier présente les mêmes inconvénients.
Les caisses en bois ou les cartons ne sont pas les matériaux idéaux pour conserver correctement les bouteilles. Aussitôt les cartons reçus, aussitôt vidés de leurs bouteilles. Pourquoi ? parce que l’humidité qu règne dans toute bonne cave les fait très vite pourrir, que l’odeur s’infiltre dans le vin et que si on les empile ils risquent de s’affaisser et de tomber, entraînant dans leur chutes vos flacons. Les caisses en bois quant à elles résistent à l’humidité mais pas aux rats de cave. Les caisses en carton doivent donc être réservées à un usage temporaire.
Pour ranger vos bouteilles mieux vaut opter définitivement pour les casiers de rangement. C’est sans conteste la solution la plus adaptée et la plus pratique. Elle permet également selon le matériau employé de maintenir la stabilité thermique de la cave. Vos casiers devront être conçus de façon à favoriser un empilement serré des bouteilles pour mieux conserver la fraîcheur et devront être légèrement inclinés pour que le bouchon soit totalement au contact du vin.
Le casier métallique, irréprochable pour ranger chaque bouteille à sa place, il est préférable de le choisir plastifié pour éviter qu’il ne rouille. Excellent rapport qualité / prix, permet le rangement d’un grand nombre de bouteilles. Equipé de pattes de fixation murales.
Les casiers en bois : attention à la moisissure : posez les sur des tasseaux au sol.
Les casiers en plastique : le plastique est insensible à la lumière et n’absorbe pas les odeurs. Ces casiers peuvent également faciliter le transport lors d’un éventuel déménagement.
Les casiers en polystyrène : offrent de bonnes conditions de conservation. Ils sont de bons isolants thermiques, limitant les variations de température trop raides. Ils absorbent aussi les vibrations et protègent de la lumière.
Le mot d’ordre est de ranger ses bouteilles de façon à pouvoir les repérer :
La position des bouteilles : les bouteilles doivent être entreposées couchées afin que le vin demeure continuellement en contact avec le bouchon ( un bouchon trop sec devint perméable ). Les étiquettes doivent se révéler bien lisibles. Les bouteilles doivent être rangées de manière à ce que vous n’ayez pas à bouger une bouteille pour en prendre une autre.
Pour bien ranger vos bouteilles, placez au bas de vos casiers les vins blancs et rosés, au centre les liqueurs et plus haut les vins rouges.
Bien savoir gérer sa cave est tout aussi important que l’entreposage : la méthode la plus efficace est d’utiliser un système d’étiquettes de goulot qui permettra de visualiser rapidement les informations nécessaires à la gestion de la cave. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
